« Depuis que j’ai été opéré, je manifeste tous les jours une fatigue générale.

Point de vue sexuel, c’est fini… Et j’ai une incontinence totale avec port de couches tous les jours (…). »

Jean-Claude Terlet, 70 ans, était agriculteur.

Quand on lui a diagnostiqué un cancer de la prostate, le CHU de Reims a procédé à une analyse urinaire.

Verdict ? Un taux de 0,25 mg de glyphosate par litre dans ses urines ! [1]

Le glyphosate est le composant chimique de l’herbicide Round Up. Jean-Claude Terlet dit l’avoir utilisé pendant 30 ans dans son travail, sans savoir quels risques il prenait.

Aujourd’hui, il porte plainte contre le géant des pesticides Monsanto-Bayer pour empoisonnement au glyphosate.

Jean-Claude Terlet est loin d’être un cas isolé

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate comme « cancérogène probable ».

En France, une vaste étude montre que le taux de cancer de la prostate est nettement plus élevé dans le monde agricole. Tous types confondus, le taux de cancer chez les agriculteurs est inférieur de 8 % par rapport à la moyenne nationale. En revanche, quand vous regardez dans le détail, le taux de cancer de la prostate est plus élevé chez les agriculteurs (+ 7 %). [2]

D’où les fortes suspicions d’un lien de cause à effet entre l’utilisation des pesticides et le risque de cancer de la prostate.

Mais le glyphosate n’est pas le seul poison à causer des ravages sur la prostate.

Des chercheurs en ont identifié un autre et celui-ci concerne absolument TOUS les hommes.

On retrouve ce poison dans l’air que nous respirons. Dans les aliments que nous mangeons. Dans l’eau que nous buvons. Dans les produits du quotidien que nous utilisons.

Cette substance chimique a littéralement ENVAHI notre environnement.

Il s’agit d’une hormone mutante : les xénoestrogènes

« Xéno » vient du grec et signifie « étranger ». Quant aux oestrogènes, elles sont la première hormone sexuelle féminine. [3]

Les xénoestrogènes sont des molécules chimiques qui imitent l’action des oestrogènes dans notre corps. Vous les retrouvez notamment sous des noms de composés chimiques industriels comme les phtalates, les PCB ou le BPA.

Ces composés chimiques s’immiscent aujourd’hui absolument PARTOUT.

Ils se trouvent dans nos emballages d’aliments et de boissons, dans le plastique de nos bouteilles d’eau, des biberons. Ils se trouvent dans nos verres de lunettes, nos DVD et CD, nos appareils électroniques et nos équipements sportifs. Ils se trouvent dans l’air, les pesticides, les produits cosmétiques et même les tuyaux d’arrosage.

Les hommes contiennent naturellement une petite quantité d’oestrogènes, comme les femmes contiennent une petite dose de testostérone (l’hormone mâle).

Le problème avec cette invasion de xénoestrogènes est qu’elle provoque dans le corps des hommes un déséquilibre ces hormones mâles et femelles – – résultat ?

Les hommes se féminisent chimiquement, et ça se voit !

La science prouve le lien entre les xenoestrogènes et les déséquilibres hormonaux chez l’homme. [4]

Lorsque le taux d’oestrogènes d’un homme augmente trop, il devient moins fertile. Sa libido baisse. Ses muscles deviennent mous. Son ventre s’arrondit. Ses seins poussent.

Des études scientifiques montrent même que les xenoestrogènes font augmenter le risque de cancer du SEIN chez les hommes ! [5]

Ces cas restent relativement rares (1 homme pour 100 femmes) mais admettez que c’est inquiétant.

Les recherches montrent aussi que, à des niveaux trop élevés dans le corps, les œstrogènes deviennent cancérigènes. Elles provoquent un stress oxydatif au niveau cellulaire et en plus, elles diminuent le taux de glutathion, l’un des antioxydants les plus importants.

La mèche qui allume la bombe du cancer de la prostate

Cette double action oxydative des xénoestrogènes constitue une étape précoce dans la formation de cellules cancéreuses.

Et comme la prostate est d’abord une glande hormonale, les chercheurs pensent que les xénoestrogènes augmentent significativement le risque de ce cancer.

En 2014, une étude de l’Université du Texas a examiné les effets du bisphénol-A (BPA), l’un des xénœstrogènes chimiques les plus répandus. [6]

Les biochimistes ont examiné des échantillons d’urine provenant de 60 patients en urologie.

Ils ont alors découvert que les personnes atteintes d’un cancer de la prostate avaient 4 FOIS PLUS de BPA dans leurs urines que les personnes sans cancer.

Ils ont également découvert que les cellules de la prostate exposées à des quantités infimes de BPA présentaient jusqu’à 8 fois plus d’anomalies par rapport aux autres cellules.

Le BPA agit vite. Les chercheurs ont exposé les cellules normales au BPA. En seulement deux heures, près de 60% des cellules présentaient des anomalies.

Comment vous protéger contre cette invasion d’hormones mutantes ?

Pour réduire votre niveau d’exposition aux xénoestrogènes, diminuez votre consommation de viande et de produits laitiers industriels. Privilégiez les fruits et les légumes issus de l’agriculture bio afin d’éviter l’exposition aux pesticides.

Evitez autant que possible les produits contenant du paraben, du phénoxyéthanol, des phtalates, du bisphénol-A (BPA) – regardez la composition sur les emballages (en particulier pour les produits de soin du corps que vous utilisez : savon, shampoing, cosmétiques.)…

Préférez l’eau en bouteille de verre et filtrez l’eau du robinet.

Pour le ménage, servez-vous de produits naturels : vinaigre, bicarbonate de soude, huile essentielle de citron, etc.

Ces conseils valent autant pour les femmes que pour les hommes.

En plus des ravages qu’elles causent sur la prostate, les études montrent que les xénoestrogènes augmentent significativement le risque de cancer du sein. [7]

Prenez soin de vous,

Léopoild Boileau, Votre correspondant

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Sources

[1] https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/jean-claude-terlet-un-agriculteur-francais-contre-monsanto_126895

[2] http://www.leparisien.fr/societe/pesticides-il-y-a-bien-plus-de-cancers-de-la-prostate-en-milieu-agricole-27-10-2018-7929459.php

[3] Mieusset, R. (2006). Impact des xénoestrogènes sur la reproduction. Médecine Thérapeutique/médecine de la reproduction, 8(2), 143-150

[4] Sonnenschein C, Soto AM: J Steroid Biochem Mol Biol 1998 Apr; 65(1-6):143-50.

[5Male Reproductive Health and Environmental Xenoestrogens Jorma Toppari, John Chr. Larsen, Peter Christiansen,’ Aleksander Giwercman, Philippe Grandjean, Louis J. Guillette Jr., Bernard Jegou, Tina K. Jensen, Pierre Jouannet, Niels Keiding, Henrik Leffers,l John A. McLachlan, Otto Meyer, J0rn MIlIer,’ Ewa Rajpert-De Meyts,l Thomas Scheike, Richard Sharpe,” John Sumpter, and Niels E. Skakkebaekl”

[6] Tarapore P, Ying J, Ouyang B, et al. “Exposure to bisphenol a correlates with early-onset prostate cancer and promotes centrosome amplification and anchorage-independent growth in vitro.” PLoS One. 2014;9(3):e90332.

[7] Medical Hypotheses Volume 50, Issue 6, June 1998, Pages 457-464. Xenoestrogens significantly enhance risk for breast cancer during growth and adolescence. Author links open overlay panel. C.M.Ardies. C.Dees